Habituellement discrets et objets de rares communiqués succincts, les missiles balistiques et hypersoniques américains ont été projetés en pleine lumière depuis la fin mars. Des avertissements tonitruants sur la « mise en danger » de la capacité de dissuasion nucléaire de Washington afin de rediriger ses budgets vers la lutte contre la pandémie ont été renforcés par l’annonce de « l’échec » d’un essai de missile hypersonique le 5 avril. Le tout a eu lieu sur fond de supériorité technologique russe et chinoise et de montée de la tension dans la vallée du Don, où Moscou masse des troupes à la frontière ukrainienne.
Comme souvent, un traitement passionnel et politique de l’information a entraîné son amplification et sa déformation. Les grandes lignes budgétaires de la nouvelle administration de Joe Biden ne donnent pas de signe d’un abandon de la composante balistique terrestre de la dissuasion, et l’essai en vol de l’AGM-183A, au cours duquel le missile n’a pas été largué, a subi un contretemps bien plus qu’un échec.
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