À Bruxelles comme à Paris, les représentants du spatial européen cherchent par tous les moyens à faire découvrir et comprendre leur politique aux citoyens européens, qui en sont tous les utilisateurs finaux. Cette politique, dite d’Outreach, a fait l’objet d’un vibrant plaidoyer de l’ancienne ministre Geneviève Fioraso dans son rapport publié l’été dernier sur la compétitivité de l’industrie spatiale européenne.
Une politique bien différente se dessine outre-Atlantique. Tandis que les membres de son futur cabinet se font étriller par le Sénat, le nouveau locataire de la Maison Blanche gouverne par décrets. Multipliant les oukases comme naguère les tweets, il pose les jalons de son mandat à venir en donnant des garanties à ses soutiens politiques. Il a ainsi imposé aux agences fédérales en charge des questions environnementales d’interrompre leur communication vers la presse et les réseaux sociaux, d’annuler leurs conférences et autres webinars. Cela vise en premier lieu l’EPA et le département de l’Agriculture.
Pionnière de l’information en ligne, la Nasa sera prochainement visée elle aussi, au moins le temps que toutes ses activités liées à l’observation de la Terre et du climat soient transférées vers la Noaa, elle-même dépendante du département du Commerce, promis au banquier Wilbur Ross, « le roi de la faillite ».
Pour la presse et la communauté scientifique, comme pour l’ensemble de la population, c’est une chape de plomb numérique qui va s’abattre sur le plus ancien programme à veiller à sur notre planète. Heureusement, avec Copernicus, il y a longtemps que les Européens ont pris la relève.