En mars 1962 était ratifiée la convention de l’ELDO (European Launcher Development Organisation), et trois mois plus tard le protocole donnant naissance à l’ESRO (European Space Research Organisation). En pratique, les deux premières institutions spatiales de l’Europe ne fonctionneront vraiment qu’à partir de 1964. L’échec de la première et le succès de la seconde donneront naissance en 1975 à l’ESA (European Space Agency), qui gère aujourd’hui l’un des plus prestigieux programmes spatiaux de la planète. Son principal moteur, le Cnes, a été créé en décembre 1961 et a officiellement démarré ses activités le 1er mars 1962.
L’Europe spatiale a donc soixante ans cette année, et les défis à relever ne manquent pas. La nouvelle gouvernance des programmes, mise en place en juin 2021 par l’accord FFPA (Financial Framework Partnership Agreement) signé avec la Commission européenne, a conforté l’ESA dans son rôle sur les programmes communautaires aux côtés de l’Euspa (European Union Space Programme Agency) qui en gérera les opérations.
Nouveau territoire d’affrontement entre grandes puissance, terrain de jeu des milliardaires, site d’implantation des grandes infrastructures qui font tourner l’économie planétaire, l’espace circumterrestre est devenu un environnement contesté. L’ESA doit maintenir les technologies pour que l’Europe y ait toujours son mot à dire. Elle doit s’acquitter de cette tâche tout en soutenant la recherche scientifique au cœur de son ADN, les programmes d’infrastructure qui lui ont été confiés et, peut-être, réintroduire le rêve et la fierté dans l’imaginaire des citoyens européens.
Notre dossier : 2022, année charnière pour l’Europe spatiale
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