Pathos, ethos et logos

Léonore Moncond’huy, maire Europe Écologie Les Verts de Poitiers, a gagné son quart d’heure de célébrité en tentant de justifier l’arrêt de subventions municipales aux deux aéroclubs locaux. On le sait, pour la frange radicale de l’écologie politique, l’aérien partage avec le nucléaire d’être l’alpha et l’oméga de la gabegie technologique, inutile et polluante.

Pas de chance, l’aviation légère, et donc les aéroclubs, sont aussi un des points d’entrée de l’aviation électrique, largement décarbonée. Mais l’argument ne porte pas, puisque pour ceux que certains n’hésitent pas à qualifier de « khmers verts », l’aviation est intrinsèquement néfaste et doit être combattue.

« Vous ne vous rendez pas compte des rêves dont on doit préserver les enfants » a cru bon de se justifier l’édile avant d’accabler les membres de l’association « Rêves de gosses », qui offre des baptêmes de l’air aux enfants handicapés, en les accusant de « faire du pathos ».

Préserver les enfants de leurs rêves, voilà une bien odieuse prétention pour qui veut s’assurer que demain ils ne les poursuivront pas. Ainsi la prochaine génération comptera moins de créateurs et d’artistes, mais aussi d’ingénieurs et de chercheurs, et n’aura donc plus aucune chance de trouver l’inspiration pour des solutions innovantes aux problèmes auxquels elle sera confrontée.

En rhétorique, le pathos est l’appel à l’émotion, celle qui enflamme et qui donne de l’espoir, qui indigne aussi. L’éthos, lui, définit le comportement, le « bon sens », qui confère la crédibilité au message, mais c’est le logos, le cheminement logique, qui lui donne son sens. Le maire de Poitiers manque des trois. Elle veut éteindre l’émotion, gérer sur la base d’anathèmes politiques et est même incapable de voir où mène son raisonnement délétère.

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