La Chine pousuit sa politique de lancements de satellites de télécommunications pour des pays partenaires, économiques ou politiques. Après le Nigeria, le Venezuela, Sri Lanka, le Pakistan et la Bolivie, c’est au tour du Laos d’en bénéficier. Un lanceur CZ‑3B/E a décollé de Xichang le 21 novembre à 16 h 07 TU pour placer sur une orbite de transfert supersynchrone culminant à 41 778 km, un satellite de 3 800 kg pour le compte de l’Autorité nationale pour la science et la technologie du Laos (NAST).
Baptisé Lao Sat 1, ce satellite de 5,5 kW inaugure la nouvelle plateforme chinoise DFH-3B, la première à disposer d’une propulsion électrique. Son contrôle orbital nord-sud est ainsi assuré par des moteurs ioniques à grille LIPS-200 de 40 mN, développés par l’Institut de Physique de Lanzhou. Le moteur LIPS-200 a été qualifié sur orbite à bord du satellite Shijian 9A lancé en novembre 2012.
La charge utile de Lao Sat 1 comporte 14 répéteurs en bande C et 8 en bande Ku. Celle-ci sera exploitée par un consortium créé le 30 octobre et détenu à 45 % par le gouvernement laotien – qui se réserve deux répéteurs pour son usage exclusif – et à 55 % par des opérateurs chinois ou de Hong Kong : Asia-Pacific Mobile Telecommunications Satellite Co. Ltd (APMT) à 35 %, Space Star Technology Co. Ltd (SSTC) à 15 % et Asia-Pacific Satellite Technology (APST) à 5 %. APMT est une filiale de la China Aerospace Science & Technology Corp. (CASC), maître d’œuvre industriel du satellite.
Financé grâce à un prêt de 259 M$ contracté en 2012 par le gouvernement de Vientiane auprès de l’Export-Import Bank of China, Lao Sat 1 devrait être livré à poste à 128,5° Est avant le 2 décembre pour pouvoir rediffuser les cérémonies du 40e anniversaire de l’indépendance du Laos.
La Chine lancera des satellites pour le Belarus en 2016, pour le Nicaragua et l’Algérie en 2017, et pour la République démocratique du Congo en 2018.