Charles Michel, président du Conseil européen, n’a pas mâché ses mots lors de son discours d’ouverture de la 13e conférence European Space Policy, le 12 janvier à Bruxelles : « Un secteur spatial robuste en Europe est essentiel à une Europe robuste ». Il a ainsi affiché son accord avec Thierry Breton, commissaire européen en charge du marché intérieur, mais dont le portefeuille recouvre aussi la DG Defis (Defence industries & Space), qui a pris le dossier à bras le corps et dispose enfin des moyens nécessaires à un effort de cohérence générale.
Le 1er janvier 2021, la Commission européenne est passée sous le régime budgétaire d’un nouveau cadre financier pluriannuel dont la négociation, sur fond de crise pandémique, a été l’un des grands dossiers de 2020. Ce MFF (Multi-year Financial Framework) a été adopté sur le principe par le Conseil européen en juillet. Sa ratification a occupé le parlement jusqu’à la mi-décembre.
Ces cadres financiers établis sur sept ans présentent le désavantage de ne pas être très souples pour faire face à des crises majeures, mais ils sont aussi l’avantage d’établir des bases fermes sur lesquelles planifier à moyen et long terme. Le budget consacré au programme spatial de la Commission sur la période 2021-2027 se monte à 14,88 Md€. Sur cette somme, 9,017 Md€ vont permettre de poursuivre les programmes Galileo de navigation par satellites et Egnos d’augmentation de la précision des signaux sur l’Europe. Une enveloppe de 5,421 Md€ sera consacrée au programme d’observation Copernicus et à son expansion. Les 442 M€ restant serviront principalement au programme de surveillance de l’espace et au programme GovSatCom pour les liaisons gouvernementales sécurisées.
Avant la crise du Covid-19, Thierry Breton, avait espéré obtenir plus, jusqu’à 16,7 Md€, mais le MFF va surtout lui apporter la visibilité nécessaire pour ramener de la cohérence dans la gestion des programmes, avec une nouvelle agence spatiale européenne et un troisième projet-phare, après Galileo et Copernicus : une grande constellation pour apporter à tous les Européens une connectivité à haut débit, sécurisée et souveraine.
Cet article compte 2 130 mots.