Relais au rabais

Les vacances qui s’achèvent, sous le signe des restrictions de circulation et la banalisation du télétravail, des visioconférences voire du télé-enseignement, amènent plusieurs constatations. La première est que la société s’accommode de moins voyager, que ce soit pour le tourisme ou le travail. Les chiffres d’ADP affichent une baisse de 77 % du nombre de passagers sur un an, aussi bien sur les plateformes parisiennes que sur leurs autres aéroports dans le monde. Ce trafic ne semble pas s’être reporté sur les autres moyens de transport.

La nouvelle devrait être analysée en détail dans un pays comme la France, première destination du tourisme mondial, et qui tire 8,5 % de son PIB de celui-ci, mais en outre dégage 34 Md€ d’excédent commercial en exportant des avions ou des équipements pour ceux-ci.

Autre constatation, le besoin de connectivité n’a jamais été aussi grand, et il ne s’agit pas de la connectivité aérienne, naguère présentée comme le nouvel Eldorado de l’industrie, mais de désenclavement numérique pour permettre « le télétravail à la campagne », nouvelle aspiration des cadres citadins soucieux d’échapper au Covid-19.

Enfin, la multiplication des crises qui couvent, notamment avec la Chine et la Turquie, sur de nombreux théâtres, milite pour un renforcement des moyens de projection – notamment pour le transport logistique – et de défense.

Les modèles qui prévalaient avant la crise, basés sur une croissance très optimiste du transport aérien, vont être corrigés. Le spatial et la défense pourraient être les prochains relais de croissance, s’ils sont soutenus à hauteur de leur importance stratégique et régalienne. On ne peut donc que déplorer que les États les plus radins de l’Europe aient décidé de raboter les financements qui leurs sont consacrés, afin d’obtenir des rabais sur leur contribution au budget général.

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