La signature de l’accord de paix entre les FARC et le gouvernement colombien, qui collaboreront dans la lutte contre les trafics, est une bonne nouvelle pour tous, sauf peut être pour les industriels qui comptaient vendre à Bogota des satellites pour surveiller guérilleros et narcotrafiquants. Aucun lobbyiste n’aurait osé s’opposer à cette paix tant attendue. Reste à convaincre la Colombie de l’intérêt que représentent toujours ces satellites pour la gestion de ses forêts primaires.
Celles de Malaisie et d’Indonésie – et les orang-outans qu’elles abritent – n’auront pas cette chance. Les parlementaires français les ont sacrifiées en renonçant à la législation contre l’huile de palme en échange de la promesse d’un accès de notre industrie aux marchés militaires de ces deux pays.
La realpolitik industrielle mérite-t-elle tous les sacrifices ? Outre-Manche on ne fait pas de sentiment. Répercuté par la caisse de résonance boursière, l’émoi causé par les conséquences du vote en faveur du Brexit, avec l’annonce d’une fuite vers le continent des investissements et des sièges sociaux, a poussé le Chancelier de l’Échiquier à proposer de réduire l’impôt des sociétés à moins de 15 %. Ce recours précipité à une forme de prostitution fiscale sauvera-t-il l’économie du royaume ? Les économies de ses sujets y trouveront sûrement à redire.