C’est une douche froide pour les salariés de Derby, dans le centre de l’Angleterre, où Rolls-Royce est le plus gros employeur, avec plus de 15 000 personnes travaillant sur le site. Le motoriste britannique va éliminer 4 600 emplois sur près de 55 000 dans le monde. Les deux tiers (près de 3 000) seront supprimés en Grande-Bretagne, et une grande partie à Derby.
Warren East, le patron du groupe, promet ainsi de réduire la complexité des fonctions administratives et d’accroître l’efficacité du travail de l’entreprise. Il veut aussi clairement améliorer le « free cash flow », ou flux de trésorerie disponible, qui doit passer de 273 M£ (311 M€) en 2017 – pour 15 Md£ (17 Md€) de chiffre d’affaires – à 1 Md£ (1,14 Md€) en 2020. Le bond financier serait atteint grâce à cette restructuration managériale, qui doit permettre d’économiser 400 M£ (456 M€) par an. Le groupe britannique ne réalise par ailleurs que 8,7 % de marge d’exploitation en 2017, contre 24,3 % pour son rival américain GE Aviation.
Lors d’une conférence téléphonique avec les analystes, les dirigeants de Rolls-Royce ont donné des exemples de procédures absurdes – trois cadres prenant l’avion d’Angleterre jusque dans le sud de la France pour installer un panneau siglé – comme preuve de la nécessité d’améliorer les processus, et d’expurger les échelons inutiles. L’entreprise travaille depuis plusieurs mois avec le cabinet Alvarez & Marsal et a mobilisé 80 personnes pour préparer cette restructuration.
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