Deux lancements d’Ariane 5, dont un largement reporté, peut-être un lancement de Vega : l’exercice 2023 va être une année bien creuse pour Arianespace. Le premier vol d’Ariane 6, s’il parvient à avoir lieu d’ici la fin de l’année, sera un vol de qualification sous l’égide de l’ESA et n’interviendra donc pas dans le bilan de l’opérateur européen. On se croirait revenu vingt ans en arrière, lorsque le retrait d’Ariane 4 et l’échec du premier vol d’Ariane 5ECA avaient laissé l’Europe bien en peine d’assurer le minimum vital avec la seule Ariane 5G en 2003/2004.
La crise avait alors abouti à une première consolidation de la filière, avec le transfert de la maîtrise d’œuvre d’Ariane 5 à Astrium Space Transportation (composante d’Airbus aujourd’hui intégrée à ArianeGroup). La seconde consolidation, avec la décision de créer ArianeGroup, n’est arrivée que dix ans plus tard, pour démarrer le programme Ariane 6. « Sans doute ne sommes nous pas allés assez loin », a estimé Josef Aschbacher, le directeur général de l’ESA, lors de ses vœux à la presse le 23 janvier en appelant à donner un « plus grand rôle » à l’industrie dans le programme.
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[…] Ariane 5 et Vega en fin de carrière, Ariane 6 en retard et Vega C cloué au sol, le transport spatial européen est en grande difficulté. […]