Tout bon scénariste de Hollywood le sait : pour relancer une série ou une franchise, il faut augmenter les enjeux auxquels seront confrontés les protagonistes. Le méchant doit être plus fort et plus dangereux et si c’est le retour d’un ancien, jouissant d’une forte popularité, il faut qu’il ait envie de se venger et que sa réapparition soit spectaculaire.
En l’occurrence, on avait quitté Donald Trump pris la main dans le sac d’avoir voulu organiser une insurrection. Le voici réélu et bien réélu. De plus, il est débarrassé de tout garde-fou : le Sénat, la Chambre et la Cour suprême lui sont acquis et il a expurgé ses rangs des « tièdes » livrés à la vindicte populaire.
Une « chasse aux sorcières » est redoutée dans les administrations. La Nasa, la FAA et la FCC figurent déjà au menu de son âme damnée Elon Musk.
Le scénario des prochains épisodes est l’objet de tous les commentaires, avec en premier lieu un possible arrêt de l’aide à l’Ukraine, voire une suspension de l’article 5 du traité de l’Atlantique Nord, ce qui serait un signal pour tous les émules de Poutine que l’agression peut être payante. Pas de surprise : en 2018, l’ex et futur président a déjà réussi à justifier la prolifération nucléaire en allant traiter directement avec Kim Jong-un une fois que ce dernier a démontré pouvoir frapper Washington.
Sur la taxation des produits européens, l’aéronautique devrait pouvoir tirer son épingle du jeu car de chaque côté de l’Atlantique, les avionneurs ont des fournisseurs sur l’autre rive. En revanche la coopération sur les sciences, l’environnement ou la décarbonation vont vivre des temps difficiles.
Que peuvent faire les spectateurs européens ? Justement, ne pas rester spectateurs et donner corps à une véritable souveraineté du Vieux Continent. Les marchés ne s’y sont pas trompés : les titres de défense européens sont tous passés à la hausse.