Salut public

Le 26 février, la Convention citoyenne pour le climat va se réunir de nouveau, pour passer au crible le projet de loi sur « la lutte contre le dérèglement climatique et le renforcement de la résilience face à ses effets ». Ce texte, présenté le 10 février en Conseil des ministres, reprend 46 des 149 propositions de la Convention. Quatre articles s’attaquent notamment au transport aérien pour lui imposer une nouvelle taxation, limiter les nouvelles infrastructures et surtout interdire les liaisons aériennes intérieures dont le trajet est également assuré par le rail sans correspondance ou en moins de 2 h 30.

Ce dernier article s’attaque au segment court-courrier du transport aérien, dont Eurocontrol révèle qu’il représente 30,6 % du trafic et seulement 4,3 % des émissions de CO2 liées à ce mode de déplacement, soit environ 1 ‰ des émissions globales. C’est dix à vingt fois moins que le streaming vidéo dont l’empreinte carbone augmente constamment sans que nul n’y trouve à redire. Le court-courrier est aussi le marché grâce auquel pourraient être introduites les solutions « zéro émissions ». Tuer le marché porteur rendra plus difficile encore la mise en place de ces technologies « vertes » au cœur du plan de relance.

Il n’y a pas de logique dans cela, juste du dogmatisme. Peu importe que l’aéronautique ait réussi à réduire les émissions par passager de plus de 50 % depuis 2000, elle a été condamnée sans appel par un tribunal de 150 jurés populaires, choisis par tirage au sort parmi des citoyens motivés – puisque les non-motivés pouvaient se désister – sur la base d’un dossier uniquement instruit à charge, sans droit à la défense de la politique industrielle et de sa R&D.

Sous couvert de démocratie participative, cette convention s’est révélée être une réédition moderne du Comité de salut public dont les excès sont entrés dans l’histoire.

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