Le 31 mai, trois fournisseurs commerciaux ont été retenus par la Nasa pour l’emport d’expériences vers la surface de la Lune à partir de l’an prochain. Ces trois industriels font partie des neuf présélectionnés par la Nasa le 28 novembre dernier dans le cadre du programme CLPS (Commercial Lunar Payload Services). Ils ont reçu chacun un contrat pour une mission spécifique vers un site déterminé.
Retour en mer des Pluies
Orbit Beyond a reçu un contrat de 97 M$ pour emporter jusqu’à quatre expériences fournies par la Nasa sur son atterrisseur Z-01 qui peut emporter jusqu’à 40 kg de charge utile. Il sera lancé par un Falcon 9 de SpaceX en septembre 2020, probablement dans le cadre d’une mission mutualisée. Il doit se poser par 29,52° Nord et 25,68° Ouest dans la région de Mare Imbrium (Mer des Pluies). Cette plaine de basalte aussi grande que l’Égypte a déjà été visitée par la sonde soviétique Luna 17 et son astromobile Lunokhod 1 en 1970, la mission habitée américaine Apollo 15 en 1971 et la sonde chinoise Chang’e 3 avec son astromobile Yutu en 2013. Ce devrait être le premier alunissage américain depuis 1972.
Orbit Beyond profitera de cette mission pour étudier les projections de poussières et de gaz causées par sa propulsion lors de l’alunissage. Il s’agit de déterminer la distance nécessaire à maintenir avec une possible future infrastructure habitée lorsque l’on se pose sur la Lune.
Établie à Edison, dans la banlieue de New York au New Jersey, la firme est le partenaire américain du candidat indien Team Indus au Google Lunar X-Prize, basé à Bangalore. Parmi ses autres partenaires figurent Honeybee Robotics, qui a fourni des outils de collecte d’échantillons pour les astromobiles martiens de la Nasa, et Ceres Robotics, un développeur d’astromobiles autonomes.
Deux missions pour l’été 2021
Astrobotic, basée à Pittsburgh, a reçu pour sa part 79,5 M$ pour emporter jusqu’à 14 expérimentations vers le bassin de Lacus Mortis (Lac de la mort), un cratère rempli de lave, grand comme les deux tiers de la Belgique et situé au sud de la plaine de Mare Frigoris. Son atterrisseur Peregrine de 1,28 t, avec une capacité d’emport de 90 kg pour 24 expérimentations, sera lancé sur Atlas 5 en juillet 2021. Il est doté de cinq moteurs de 667 N développés par Aerojet Rocketdyne pour des applications anti-missiles.
Enfin, la start-up texane Intuitive Machines, de Houston, a eu notification d’un contrat de 77 M$ pour l’emport d’un maximum de cinq expériences vers un site de la région d’Oceanus Procellarum (Océan des tempêtes) à bord de son atterrisseur Nova C. Cet atterrisseur de 1,5 t, propulsé au méthane et à l’oxygène liquides, pourrait emporter 100 kg de charge utile. Le lancement sur Falcon 9 est également prévu en juillet 2021.
Ces contrats donnent le coup d’envoi des premières missions entreprises dans le cadre du vaste programme Artemis de retour vers la Lune.
Pour la Nasa et peut-être plus tard pour l'ESA
En février dernier, une équipe menée par Airbus Defence & Space et comprenant Astrobotic avec son atterrisseur Peregrine, a été sélectionnée par l’ESA pour un contrat d’études en vue de la préparation d’une mission à la surface de la Lune à l’horizon 2025 afin d’y démontrer des technologies d’utilisation des ressources naturelles locales (ISRU : In Situ Resources Utilization). Cette équipe est en compétition avec celle regroupant ArianeGroup et PTScientists autour de son atterrisseur Alina.
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