Tout juste six jours après avoir sélectionné trois équipes pour développer le LTV (Lunar Terrain Vehicle), un astromobile susceptible de véhiculer astronautes et matériel à la surface de la Lune, la Nasa a signé un accord avec le Japon qui prévoit le développement d’un véhicule de surface bien plus ambitieux.
Pressurisé, il doit permettre à des astronautes de se déplacer à la surface de la Lune, dans la région polaire sud, pendant trente jours, afin de visiter un grand nombre de sites. Cela imposera de survivre à la nuit lunaire, ou de l’éviter en se déplaçant pour rester dans la zone ensoleillée.
Le PR (Pressurized Rover) sera conçu, développé et exploité, y compris en mode automatique, par le Japon. La Nasa, en échange, assurera son transport jusqu’à la surface lunaire et l’envoi de deux astronautes japonais à la surface de la Lune.
Coopération Nasa-Jaxa sur Artemis
L’accord a été signé à Washington le 9 avril par l’administrateur de la Nasa, Bill Nelson, le ministre japonais de l’Éducation, de la Culture, des Sports, de la Science et de la Technologie, Masahito Moriyama, et le président de la Jaxa (Japan Aerospace Exploration Agency), Hiroshi Yamakawa. Il s’inscrit dans le cadre d’un accord de coopération plus vaste signé en janvier 2023 et couvrant le domaine de l’exploration de la Lune et d’autres corps célestes. Le lendemain, le président Joe Biden annonçait que le premier astronaute non-américain à marcher sur la Lune dans le cadre du programme Artemis, serait japonais.
Un précédent accord signé en 2022 prévoyait déjà l’envoi d’un astronaute japonais à bord de la station spatiale Gateway, pour laquelle le Japon fournit une partie des systèmes de contrôle de l’environnement et du soutien de la vie ainsi qu’un cargo de ravitaillement dérivé du HTV-X.
L’astromobile pressurisé pourrait être déposé sur la Lune à l’occasion de la mission Artemis 7, en 2031. Le premier astromobile non-pressurisé, lui, est annoncé sur Artemis 5, en 2029.
Une capacité cargo vers la Lune
Afin de pouvoir déposer ce nouvel astromobile, la Nasa a demandé à SpaceX et Blue Origin, qui développent chacun un véhicule de débarquement habité HLS (Human Landing System), de commencer à en développer des versions cargo dans le cadre d’options des contrats déjà attribués. Il s’agirait de pouvoir déposer entre 12 et 15 t de fret sur la Lune, ce qui correspond approximativement à la masse du module lunaire d’Apollo (LM) avec ses ergols.
Cette capacité devra être disponible à partir d’Artemis 7. Les options pour ces études ont été exercées par la Nasa en novembre dernier.
Le Japon, déjà partenaire à 10 % de la Station spatiale internationale (contre 8,3 % pour l’ESA), a été l’un des premiers signataires des accords Artemis, le 13 octobre 2020. Avec la Suisse le 15 avril, la Suède le 16 et la Slovénie le 19, 39 pays ont désormais signé les accords, soit 20 % des 193 États membres des Nations unies, représentant plus de 40 % de la population mondiale.
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