Le destin d’Air France est de nouveau en question, après la confirmation par le groupe hôtelier Accor qu’il discutait avec l’État d’un éventuel rachat de sa participation de 14,3 % dans Air France-KLM, même si les deux parties n’en sont « qu’à un stade initial », selon la direction d’Accor.
Cet intérêt pour Air France n’est pas nouveau : en 1999 déjà, Accor avait lorgné sur la compagnie nationale. Aujourd’hui, le groupe européen, détenu en partie par des actionnaires chinois (Jin Jiang, 12,3 %), le fonds d’investissement du Qatar (QiA, 10,2 %), le fonds saoudien (KHC, 5,7 %) et le fonds français Eurazeo (4,2 %) dispose des liquidités nécessaires, après la revente d’AccorInvest, l’entité qui possède les murs de ses hôtels.
Les 4,4 Md€ dégagés l’ont été pour renforcer sa position numérique et faire concurrence aux nouveaux acteurs géants du tourisme que sont Expedia ou TripAdvisor.
L’achat des actions Air France de l’État participerait de cette stratégie. Accor aurait ainsi la possibilité d’offrir à ses clients des « packages » tout compris comprenant le vol et l’hôtel à des prix avantageux, tout en partageant les données clients, considérées actuellement comme le nerf de la guerre commerciale.
Un prix attractif
En raison de la grève soutenue dans la compagnie qui a fait baisser le cours des actions, le prix de cette participation est évalué à 450 M€. Le désengagement de l’État pourrait enfin mettre un terme à la situation bancale d’Air France. Les grévistes cherchent en effet à mettre l’État dans la position du décisionnaire final car aucune nomination à la tête de l’entreprise ne peut se faire sans son adoubement.
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